Les Maraîchers du Coeur

Témoignages

Commentaires des intervenants et des organismes

Quoi de plus enrichissant pour un jeune que de voir le fruit de son travail devenir une source d’aide et de réconfort pour les plus démunis! Par leur travail, ils participent à une œuvre communautaire riche de sens. Ils aident des familles à mieux se nourrir. Pour eux, le jardinage devient un processus vivant de réussite. Ils grandissent au même rythme que leurs légumes, et, à la fin du projet, ils contemplent le fruit de l’effort consenti.

Finalement, lorsqu’un jeune te parle de sa fierté à faire visiter le jardin à des amis et parents proches, tu te dis que l’estime de soi a grandi. C’est ainsi que les jeunes retrouvent le chemin de la réussite.

 

Philippe Munro, coordonnateur, 2003


Cette expérience humaine et horticole est un moyen unique pour une collectivité de supporter les jeunes qui ont besoin d’un coup de pouce et de fournir aux personnes les plus démunies des légumes frais. 

 

Guy Labonté, intervenant et maraîcher expert, 2005


En même temps que des légumes sont cultivés, des valeurs sont retrouvées : le partage, le travail d’équipe, le sens des responsabilités et quoi encore?

 

Gemma Gallant, représentante d’un organisme collaborateur, L’Arbre de vie.


Ce projet permet à nos cuisines d’être plus productives et de se surpasser dans le nombre de portions grâce à la diversité et à la quantité de légumes fournis gratuitement par nos maraîchers. Nous pouvons ajouter beaucoup de légumes à nos recettes et, par ce fait, les participants de nos cuisines collectives mangent des légumes frais et leur santé se porte mieux. […] Merci infiniment pour la joie et les petits bonheurs que vous nous avez fait vivre.

 

Les bénévoles et responsables des cuisines Moisson Rimouski-Neigette

Témoignage et commentaires des participantes et participants

Bonjour à tous et à toutes, il me fait grandement plaisir de témoigner de mon expérience au sein de ce projet unique et magnifique.

 

Ma route pour me rendre au Maraîcher du Cœur

J’ai vécu mon enfance au cœur de la ville de Montréal. Aimé et respecté par mes proches, certains pourraient dire que j’ai eu une enfance rêvée. J’y croyais jusqu’au jour où tout a basculé pour moi. La vie m’aura volé mes plus belles années de mon adolescence lorsque cinq membres de ma famille, dont ma mère sont décédés en moins de trois ans, me laissant totalement découragé et désespéré. J’aurai virevolté entre trois villes différentes pour finalement atterrir à Sherbrooke au sein d’une famille merveilleuse qui m’aura permis de retrouver confiance en la vie.

Lorsque j’ai déménagé à Rimouski l’été dernier aux côtés de mon amoureuse, je n’avais qu’une chose en tête : travailler au sein de la nature et respirer le grand air tous les jours. Lors de l’entrevue pour les Maraîchers du Cœur, je leur ai prouvé que j’avais en moi une passion pour les jardins et pour les projets collectifs, mais que j’avais le besoin d’améliorer plusieurs facettes de ma personnalité. Sur le plan professionnel, avouons-le il n’y a rien de mieux qu’un projet pouvant allier développement personnel et le travail de la terre !

 

Implications au sein du projet

Le projet des Maraîchers du cœur a été pour moi une implication totale, c’est-à-dire de tous les aspects de ma personne. Tout d’abord, ce projet est un dévouement social qui nécessite de chacun des participants une grande ouverture à travailler en groupe avec des objectifs communs. C’est de vivre avec le sentiment que l’objectif final est tellement sublime et généreux que peu importe le résultat de nos efforts, des centaines de gens amélioreront leur qualité de vie.

Les Maraîchers du Cœur c’est un don de soi quotidien tant dans nos échanges profonds avec les autres participants pour développer des liens d’amitié que dans nos petits gestes avec les plantes pour permettre leur croissance. Réunir dix jeunes de 16 à 30 ans ayant des vies totalement différentes et leur confier un objectif aussi vital que de réaliser un immense jardin est un défi, disons, colossal. Je me rappelle m’être dit : il faut absolument que j’apprenne à mieux connaître chaque membre de mon équipe pour bâtir une chimie collective permanente. C’est ainsi que je suis allé à la rencontre de Maxime, Dominic, Simon, Ann-Julie, Élise, Joyce, David, Kevin et Jérôme. Des êtres formidables que je prends le temps de remercier ici, car ils et elles auront été le moteur de mon implication tant par leurs grandes qualités que leurs petits défauts. L’implication sociale et la solidarité des Maraîchers du Cœur auront forgé de fortes amitiés qui se perdureront dans le temps, j’en suis persuadé.                  

Ensuite, les Maraîchers du Cœur c’est une démonstration de savoir-faire. C’est un engagement que l’on prend avec soi-même d’être disponible à tous les jours pour donner le meilleur de soi. C’est une routine que l’on construit quotidiennement pour s’assurer que l’énergie et la volonté soient au rendez-vous le lendemain. J’ai grandement amélioré mon hygiène de vie afin que mon corps puisse s’adapter à travailler une trentaine d’heures à l’extérieur. Pour ce faire, j’ai diminué de moitié mes consommations d’alcool. Ensuite, j’ai pris une pause de la cigarette durant deux mois. Finalement, mes heures de sommeil sont passées de 6 à 9 heures afin de bien me reposer pour le lendemain.

Tout bien réfléchi, les Maraîchers du Cœur c’est synonyme de croissance personnelle. Il est nécessaire de rappeler que deux intervenants sociaux et une coordonnatrice sont présents tous les jours à nos côtés. Un grand merci à Marie-Josée, Philippe et surtout Carmen pour leur dévouement complet. Ils ont été les piliers du projet tant au niveau de son organisation quotidienne que dans le développement personnel de chaque jeune.  

 

Réalisations dans le jardin

Grâce à l’énergie et la motivation de tous, nous avons réalisé sept parcelles de culture maraîchère variées de différents légumes et de fines herbes. Des jours et des jours complets à retourner la terre, fourcher, passer la houe maraîchère et pelleter du compost pour s’assurer que tous les éléments seraient réunis pour accueillir les semences plantées une à une à la main. Chaque culture a représenté un nombre important d’apprentissages et de défis pour moi que j’ai adoré relever tout au long de cet été qui restera gravé très longtemps dans ma mémoire. Mais, c’est aussi des moments inoubliables de rires, de discussions passionnées, de sueurs et d’efforts soutenus.

Une fois les précieuses graines mises en terre, il était bien sûr nécessaire de les arroser pour favoriser leur saine croissance. Toutefois, notre système d’irrigation n’était pas en place, étant donné que nous étions la première cohorte à fouler cette terre. Nous avons dû alors user d’intelligence et ainsi récupérer toute l’eau de pluie qui s’accumulait aux abords du jardin. Je me remémore les heures que j’ai passées à quatre pattes pour remplir de nombreux seaux d’eau, pour ensuite les monter tout en haut de la colline, en les tirant sur un petit chariot à trois roues. Ce système d’approvisionnement en eau m’aura souvent fait rire, mais aussi craindre le pire puisque les journées de pluie se faisaient rares. À la fin juillet, nous avons installé notre système d’irrigation avec de l’eau courante au soulagement de tous.

Lorsque je réfléchis aux réalisations, je ne peux m’empêcher de penser à notre grande culture de tomates et d’oignons. On vous l’a dit souvent que les Maraîchers du cœur sont synonymes de générosité, et bien cette histoire de tomates et d’oignons l’est tout autant. Une pépinière de notre région nous a généreusement donné environ 500 plants de tomates et 150 plants d’oignons en culture.      

 

Ce que je retiens le plus du projet

Après mûres réflexions, les Maraîchers du Cœur m’auront permis de prendre conscience qu’il est possible de réaliser de grandes récoltes sans nécessairement être un expert dans l’agriculture maraîchère. C’est bien sûr grâce à la somme des efforts du groupe et en la confiance qu’ils ont portée en eux-mêmes qu’il nous aura permis de remettre 7200 livres de légumes aux gens démunis de notre région.

Le projet des Maraîchers du Cœur m’a permis de développer une grande passion pour l’agriculture et m’a servi de tremplin pour mes emplois futurs. De ce fait, il me plaisir de vous annoncer que cet été, j’aurai l’opportunité de travailler pour une des plus importantes fermes maraîchères biologiques au Québec, soit les Vallons maraîchers situés dans les Cantons de l’Est.

 

Témoignage d’Alexandre Ouellet Turmel, jeune « Maraîcher du cœur » en 2015.

 


Avoir plus d’assurance en moi et apprendre à surmonter mes incertitudes.

 

Mathieu, participant Mont-Joli 2010


...l’endurance, ne pas se décourager, à faire confiance. Apprendre à régler et gérer mes problèmes.

 

Mélynda, participante Mont-Joli 2010


J’ai retrouvé confiance en moi et j’ai appris à mettre ma négativité de coté. Et bien sûr, j’ai repris ma démarche d’emploi. Ils (les membres de l’équipe d’encadrement) t’appuient à fond jusqu’à la fin.

 

Alexandre, participant Rimouski 2011


Cela m’a fait du bien. Avant de commencer le projet, je ne sortais plus. Ma vie sociale était assez plate. Rencontrer du nouveau monde, rire et travailler avec eux m’a fait du bien.

 

Alexandre, participant Rimouski 2011


J’ai appris à mieux apprécier qui je suis. Accepter mes forces et mes faiblesses. C’est une expérience de vie qui aide à apprendre sur les autres et sur soi-même. J’ai pu faire le point sur moi-même et choisir un nouveau chemin en conséquence.

 

Stéphane, participant Rimouski 2011  


J’ai appris à faire pousser des légumes, j’ai appris à avoir confiance en moi, aux autres et sur moi-même. Ça m’a aidé à trouver un projet de carrière.

 

Gabriel, participant Rimouski 2011


J’ai repris ma vie en main. Je suis plus confiante sur mon avenir. J’en suis sortie changée. J’ai grandi, je m’ouvre aux autres et je suis moins solitaire.

 

Amélie, participante Rimouski 2011


J’ai récolté de la stabilité dans ma vie, j’ai appris à suivre une routine et à développer mon sens de l’organisation.

 

Nico, participant Trois-Pistoles 2011


J’ai appris à travailler ma patience. J’ai gagné plus de respect et d’ouverture face aux différences des autres et j’ai aussi amélioré ma forme physique.

 

Patrick, participant Trois-Pistoles 2011


J’ai appris que si je veux, j’suis capable de faire ce que j’ai envie de faire. Je ne pense pas que j’aurais été motivée à retourner aux études sans le projet des Maraîchers du Coeur. Je vais pouvoir faire un travail que j’aime!

 

Claudia, participant Trois-Pistoles 2011